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Photo du rédacteurSéverine Daniel

Communication interne 3.0 : levier de collaboration et d’engagement

La com’interne en transformation

Depuis l’accélération galopante du rythme des changements au sein des entreprises, conséquence de la révolution numérique, des métiers disparaissent, s’inventent ou se réinventent...

Je lis beaucoup d’articles sur la nécessaire transformation des ressources humaines, mais peu sur les nouveaux enjeux de la com’interne. Or c’est une filière en grande mutation dont le champs d’action peut s’élargir et s’étoffer pour le bien de toute l’entreprise.


Premier constat : grâce aux réseaux sociaux, la frontière com’ interne et com’ externe n’existe plus. Ces deux départements ont tout intérêt à travailler désormais main dans la main, à bien se connaître l’un et l’autre et à créer le maximum de synergies. Ils ont d’ailleurs beaucoup d’enjeux communs : capter l’attention, être le plus transparent possible, refléter une bonne image et fidéliser.


Deuxième fait : grâce aux avancées sociétales et aux nouvelles aspirations, de nouvelles branches sur l’arbre des RH apparaissent ou se renforcent telles que la marque employeur, l’expérience collaborateur, l’employee advocacy, la QVT et la RSE. Les responsables de communication interne sont à ce titre des alliés et des interlocuteurs de choix du fait de leur posture transverse et neutre.


Enfin grâce à l’augmentation des entreprises favorisant un management moins pyramidal, davantage basé sur l’autonomie, la confiance et le feedback, la com’interne ne doit plus être descendante mais au contraire encourager la collaboration et le mode participatif volontaire. Grâce à tous les outils digitaux, il est devenu facile d’interroger les salariés sur leurs attentes et leurs besoins puis de co-créer ensemble des supports tout en facilitant les interactions entre départements.


Les défis de demain : capter l’attention et générer de la confiance

Avec les générations Z et bientôt Alpha, hyper connectées, il sera de plus en difficile de capter l’attention de ses collaborateurs. Les supports de com’ indigestes et les journaux internes trop corporate et trop lisses ne trompent personne et donnent souvent l’impression d’avoir été conçus pour le CODIR et non pas pour les salariés du terrain.

Ennui = zapping. Notre cerveau étant piloté avant tout par les émotions, on aime être surpris interpelé et récompensé. C’est pourquoi l’humour, les histoires inspirantes et la gamification sont de bons vecteurs pour faire passer des messages et s’en souvenir.

Par ailleurs un langage simple et pédagogique s’impose. Comment adhérer à un projet, si on ne l’a pas compris ? Si l’on a du mal à appréhender le travail des autres départements et leur impact sur la mission de l’organisation, on aura plus facilement tendance à rester autocentré sur son propre service.

Quant au manque total de com’interne dans certaines entreprises, il laisse place à toutes sortes de fantasmes. Aprioris négatifs et méfiance s’invitent alors à la machine à café.


Faudra-t-il attendre d’avoir un Employee Net Promoter Score (ENPS) vraiment mauvais pour prendre des mesures ? Ce nouvel outil d’engagement mesurant la recommandation faite par les employés se développe de plus en plus. La question qu’il pose étant : « Sur une échelle de 0 à 10, est-ce que vous recommanderiez à une de vos connaissances de venir travailler dans notre entreprise ? ». Les jeunes générations ne se priveront pas de donner leur avis.


Le changement c’est tout l’temps

La com’interne est aussi l’allié des managers de proximité pour accompagner les changements de l’entreprise de plus en plus nombreux. Plutôt que d’imposer ces changements aux équipes, il est nécessaire de leur donner le désir de changer, de les impliquer dès le départ, de récolter leurs idées mais aussi de les faire parler de leurs peurs, de leur donner la possibilité de faire des expérimentations, voire des erreurs et d’en retirer les enseignements collectivement. Le développement d’une entreprise en transformation constante peut être vécue comme une aventure stimulante auprès des collaborateurs à la condition d’avoir une gouvernance, des managers et une com’interne qui valorisent et impliquent l’ensemble des équipes.


Position méta et bien commun

Quid de la posture des responsables de com’interne ? Ils doivent savoir prendre de la hauteur et opter pour une approche systémique tout en gardant une grande de proximité avec tous les départements de l’organisation. Ses représentants ont pour vocation d’être toujours à l’écoute, d’inspirer confiance, de respecter la confidentialité et de rester neutre face aux

rivalités internes. La com’interne ne roule pour aucun département, pas même la Direction. Sa raison d’être première doit se centrer sur le collectif et sur le bien commun. Si elle est sincère et incarnée, elle donnera envie aux collaborateurs de s’engager d’avantage et qui sait de devenir prescripteurs, voire ambassadeurs de l’entreprise.


La com’interne : le département humain par excellence

Ce facilitateur de relations humaines, porteur de la culture d’entreprise peut aussi créer des ateliers de co-développement, des groupes de paroles, des forums ouverts, inviter des intervenants extérieurs etc. Il peut accompagner les managers et les salariés dans leur manière de communiquer. En veille sur le monde et sur les innovations en général, il peut suggérer des méthodes de travail plus collaboratives ou des améliorations dans la tenue des réunions.

Ecouter, animer, surprendre, questionner, partager, accompagner, faciliter, mesurer, co- construire, créer, innover, impliquer, valoriser, divertir, relier sont des missions de la com’interne participant à la cohésion de l’entreprise.

La com’interne est le département humain par excellence car elle n’a pas d’enjeu financier. C’est un terreau fertile à l’engagement des salariés et elle peut participer avec le soutien de la gouvernance à (re)créer des émotions positives au sein de l’entreprise en apportant de réels moments de partages et de (re)(de)connexions.

Vive la communication !



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